La permanence

 Les bureaux gravés (Study On Study) ont d'abord été récupérés comme objets d'étude d'une époque. Encore utilisés il y a peu, ils portent comme un tatouage indélébile les traces juvéniles des idoles, des modes et des passions adolescentes qui s'y sont succédées.

A la manière d'un journal intime, extraits de l'environnement qui les protégeait, ils perdent toute pudeur et deviennent contemplatifs pour certains, revendicatifs pour d'autres.
On voit bien en passant au crible les tentatives d'expressions hors-la-loi des élèves, en quoi ces objets sont bien plus qu'un simple mobilier issu de notre culture commune. Ils portent dans leur chair les états d'âme, les interrogations, les passions individuelles ou collectives d'un moment.
C'est en exacerbant les gravures timides faites au compas ou à la plume des écoliers et en utilisant les techniques de gravures propres au registre de l'art, que Mary Sue révèle le travail de ces enfants, en affirmant les gestes retenus et en annulant par cet acte tant destructeur que créateur, tout interdit d'expression.
L'un de ces pupitres est différent : La pièce "maîtresse", fixée au mur en face de cette classe fantôme, reproduit fidèlement Guernica. Elle vient orchestrer le théâtre des revendications enfantines, rappelant comme un cours d'histoire et un devoir de mémoire, l'importance de l'engagement artistique : « Guernica n'est pas faite pour décorer les appartements ; c’est une arme offensive et défensive contre l’ennemi » (Picasso).

Study on Study

Engraved desks, 2011

La permanence

Series of 12 photos
Above/ Métacarpe & Diem, c-print on diasec, framed, 2011

Le supplice de la bonne élève

Vidéo performance, HD couleur, son stéréo, 10'27" minutes, boucle, 2011

Using Format